Évaluation de la performance du système d’offres de services de formation technique

21/09/2018 ICCO COOPERATION
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Évaluation de la performance du système d’offres de services de formation technique

EVALUATION DE LA PERFORMANCE DU SYSTEME D’OFFRES DE SERVICES DE FORMATION TECHNIQUE POUR LES METIERS ASSOCIES A LA MECANIQUE AGRICOLE ET EFFETS SUR LA PROMOTION DE L’EMPLOI DES JEUNES AU MALI

1. Contexte et justification
Il ne fait aucun doute que l’application de l’énergie agricole aux machines, au matériel et aux outils appropriés (la «mécanisation agricole») constitue un intrant agricole essentiel en Afrique subsaharienne (ASS) potentiellement capable de transformer la vie et les conditions
économiques de millions de familles en milieu rural. Elle permet, par exemple, d’accroître plus facilement la production de produits à plus forte valeur tout en éliminant la pénibilité physique liée aux pratiques agricoles fondées sur l’énergie musculaire. L’amélioration des
moyens de subsistance des petits exploitants agricoles permet un meilleur accès aux chaînes de production d’intrants, l’intégration aux systèmes alimentaires modernes avec, en conséquence, une augmentation des revenus, des débouchés commerciaux multiples et
renouvelables, un accroissement de la valeur ajoutée et, de manière générale, de meilleures conditions de vie pour les familles des agriculteurs. Par ailleurs, dans son sens le plus large, la mécanisation agricole peut contribuer considérablement au développement durable de systèmes alimentaires à l’échelle mondiale, puisqu’elle a le potentiel de rendre les activités et les fonctions liées à l’après-récolte, au traitement et au marketing plus efficaces et respectueuses de l’environnement
Il est généralement admis que la mécanisation est plus susceptible de renforcer la demande de main-d’oeuvre lorsqu’elle permet de cultiver davantage de terres (et lorsqu’elle est appliquée utilement tout au long de la chaîne de valeur). En outre, la mécanisation permet
d’accroît la valeur ajoutée (opérations post-récolte ainsi que traitement primaire et secondaire) et de multiplier les services en soutien au développement de la mécanisation agricole. Étant donné que l’éventail des options de mécanisation disponibles s’élargit, on s’attend, dans la production agricole primaire, à une baisse de l’emploi imputable à l’accroissement de la productivité dans l’agriculture. Cependant, ces emplois ne sont pas réellement «perdus», car ce gain de productivité entraîne la création de davantage d’emplois secondaires dans l’agriculture, par exemple dans la chaîne de valeur agroalimentaire et les services ayant trait aux machines.
Si ce potentiel de la mécanisation au progrès dans le domaine agricole est réalité pour les pays développés, les progrès accomplis dans ce sens demeure très mitigés pour les pays en développement en général, et surtout les pays africains en particulier.
Ainsi, on estime à seulement 35% le taux de la mécanisation des exploitations agricoles en Afrique ; et ce chiffre chute drastiquement lorsqu’on parle des exploitations de taille < 2ha.
Le Mali n’échappe pas à cette réalité même s’il demeure l’un des pays de la sous région Ouest Africaine qui a connu des avancées non négligeables en matière d’équipements agricoles, du fait, sans doute, du potentiel du pays en matière d’animaux de trait et de
disponibilité en terres agricoles mais également aux efforts déployés par le gouvernement en collaboration avec les différents promoteurs du développement. Cependant, des contraintes ont beaucoup joué quant à la conduite d’une mécanisation agricole cohérente et accessible aux paysans, surtout les plus démunis.
C’est dans ce contexte où l’usage de force musculaire humaine reste prépondérante dans la production agricole, voire dans toute la chaine de production agricole (culture, poste récolte et transformation), que l’on appelle à une « généralisation » de l’entreprenariat agricole pour
résorber le chômage des jeunes, l’insécurité alimentaire et améliorer la accroissance de l’économie.
De plus, si la situation économique des jeunes rend évidentes les difficultés d’accès aux outils mécaniques, il est tentant d’affirmer qu’il n’y a pas meilleure que leur cible pour occuper des postes d’emplois dans la mécanisation agricole s’ils acquièrent les compétences techniques requises pour la manipulation des machines. Or, les services de vulgarisation et de formations publics et privés peinent à atteindre les zones rurales et reculées et les opérations telles que la plantation et la récolte continuent généralement d’être assurées manuellement. L’acquisition par des jeunes des compétences en matière de manipulation de machines agricoles et de leur réparation sont des sources potentielles
d’emplois souvent négligées. La promotion de la mécanisation agricole de façon durable ne peut se réaliser en dehors de la disponibilité des compétences ci-dessus évoquées. La présente étude, partant de l’hypothèse que l’accès directe des jeunes aux machines agricoles demeure un défi hors de leur portée, cherche à explorer les alternatives d’emplois que générerait ce sous-secteur. Ainsi, elle tend à examiner l’état des offres de connaissances et des compétences (disponibilité et accessibilité) nécessaires au maniement et au maintien des dispositifs mécanisés en faveur des jeunes.

2. Objectif

L’objectif général visé est de faire le point des offres de services collatéraux (compétences en manipulation et maintenance) en faveur des jeunes dans le dispositif opérationnel de la stratégie de mécanisation agricole au Mali. De façon spécifique, il s’agit de :
1. Partir de la nomenclature des métiers artisanaux liés à la mécanisation agricole pour en déterminer ceux qui sont effectivement disponibles ;
2. Evaluer dans quelles mesures (modalités d’accès contre opinions) les métiers existants sont accessibles aux jeunes en lien avec la demande;
3. Relever, sur la base d’analyse des opinions des consommateurs clés des services de la mécanique agricole, le gap entre les offres existantes et toute la demande desdits consommateurs (opinions par rapport à l’accès et à la qualité des offres existantes et quantité des besoins) ;
4. Esquisser, en se basant sur les opinions des consommateurs des services de formation (apprenants) et de celles des consommateurs des services de mécanique agricole, des solutions pouvant accroitre la création d’emplois.

3. Résultats attendus

1. Une matrice de comparaison des métiers de la mécanique agricole avec ceux existants réellement est réalisée et expliquée ;
2. Les opinions des consommateurs de services de formation (jeunes entrepreneurs agricoles) sur les modalités d’accès aux offres de formation en mécanique agricoles sont connues et documentées ;
3. La matrice de visualisation différentielle entre les offres existantes et les besoins des consommateurs est établie, expliquée et commentée de manière à relever l’effet du gap sur les opportunités d’emploi
4. Sur la base des analyses précédentes, quelques propositions de solutions sont présentées et expliquées dans le sens de leur potentiel pour l’accroissement des emplois dans la mécanisation agricole

4. Livrables

Les documents à soumettre par l’équipe de consultants sont:
– Une méthodologie validée assortie d’un projet de plan de travail, comprenant un calendrier des visites de terrain et un calendrier des rapports à produire;
– Une copie de la présentation Powerpoint qui sera utilisée lors d’un atelier de restitution et de validation qui sera organisé par la Coordination du Projet à une date convenue de commun accord;
– Un rapport provisoire détaillé abordant, entre autres, les points mentionnés ci-dessus.
Il sera présenté à un atelier de validation.
– Un rapport final qui prend en compte tous les commentaires et observations faits par les participants à l’atelier de restitution et de validation. Les fichiers des bases de données seront aussi remis au commanditaire.
Les rapports seront rédigés en langue française. Les rapports devront présenter les résultats attendus de la mission. Un résumé y sera inclus. Ils n’excéderont pas 60 pages, hors annexes.
Le rapport provisoire est présenté sur supports électronique et envoyé au commanditaire. Le rapport final est produit à la fois sur supports électronique et papier. La version papier du rapport final est produite en deux (2) exemplaires.

5. Approche méthodologique indicative
5.1 Phasage et Ciblage
Deux phases sont essentielles sont nécessaires pour cette étude. Une première phase dite de diagnostique et une deuxième phase relative à l’analyse et la formulation de propositions.
La phase de diagnostic a pour objectif d’analyser la situation actuelle de la mécanisation agricole dans le pays en lien très étroit avec les offres de connaissance et de compétences en maniement et réparation des machines agricoles ciblant les jeunes promus à l’entreprenariat agricole au Mali. Il s’agit de procéder à la collecte de toutes les informations disponibles (données secondaires et primaires surtout) sur la disponibilité, l’accessibilité aux connaissances et compétences dans les métiers connexes à la mécanique agricoles.
Les anciens diplômés, les apprenants, les instructeurs des centres de formation et les consommateurs des services de métiers de mécanique agricole sont les cibles essentielles pour la collecte des informations.
Il devra couvrir domaines suivants : la disponibilité (existence et fonctionnement) des offres de formation et d’encadrement, l’accessibilité aux dites offres en lien avec le niveau de fréquentation des centres de formation. La deuxième phase, aussi importante que la première, consiste à traduire les résultats du diagnostic dans le sens de mettre en relief les insuffisances et leurs effets sur les opportunités d’emplois suivis des propositions concrètes pour booster la création d’emplois
En termes de couverture, si cette étude s’intéresse au système de machinisme agricole au Mali, de façon pratique, elle cible la zone CMDT (régions de Sikasso et Ségou) qui, seule, concentre environ 90 % de la production mécanisée du Mali. Cette forte présence de ce type
de matériel dans cette zone est due à la culture du Coton, qui constitue la principale recette d’exportation du Pays. Ensuite viennent les casiers rizicoles de l’Office du Niger où la petite motorisation reste très utilisés (petite irrigation villageoise avec maîtrise totale de l’eau).
Pour permettre de s’assurer de la qualité des résultats, un atelier de restitution et de validation sera organisé. L’atelier sera fait de plénières et de travaux en groupes. Il sera organisé au moins deux semaines après le dépôt du rapport provisoire.
5.2 Quelques orientations d’approches
Les paramètres d’analyse doivent intégrer des données statistiques (quantitatives) valides permettant une description comparée de la situation. Ceux d’analyse qualitative doivent être clairement énoncés dans un continuum de démonstration rigoureuse pour déboucher sur de propositions d’actions concrètes, les voies à suivre.
Le consultant devra produire dans son dossier de soumission, une approche méthodologique qui définisse de façon claire, comment sera conduite l’étude pour satisfaire de manière la plus efficiente possible les objectifs énoncés. Cette méthodologie devra présenter chaque
étape à suivre notamment : la collecte des données, les outils d’analyse et la répartition des rôles entre membres de l’équipe au cas échéant.
La collecte et l’analyse d’informations primaires et secondaires peut s’opérer en plusieurs phases. De façon indicative, on peut mentionner:
– La revue documentaire de la situation;
– La collecte et l’analyse différentielle des données auprès des cibles du système de formation et d’encadrement pour les métiers liés à la mécanique agricole;
– Les entretiens semi-structurés;
– L’analyse triangulée des résultats, au besoin.

6. Durée d’exécution de la mission
La mission se déroulera dans les zones de concentration de la production agricole mécanisée comme indiqué supra pour une durée de trente (30) Homme/jours ne pouvant excéder 45 jours ouvrables. Le consultant principal bénéficiera de 30 hommes/jours de prestation alors que le consultant associé en aura pour 20 jours.

7. Composition de l’équipe et profil des experts
L’étude sera confiée à une équipe de consultants associés, ayant de solides références dans la connaissance du contexte malien en matière agricole et de la stratégie de mécanisation agricole au Mali.
L’équipe de consultants devant conduire l’étude devra être composée de:
➢ 1 agronome, chef de mission. Il devra être titulaire d’un diplôme BAC + 5 au moins ; avoir une bonne expérience d’au moins 10 ans dans le système de formation du niveau supérieur et avoir effectuer des missions de consultation relatives au système/politique agricole ou de l’éducation au Mali.
➢ 1 expert en économie rurale, Consultant associé. Il devra être titulaire d’un diplôme universitaire BAC + 5 au moins. Il devra avoir au moins 05 ans d’expériences dans la formation technique agricole et dans la conduite de mission d’évaluation de politiques dans le domaine et ayant de solides références sur la stratégie de mécanisation agricole au Mali.
Le chef de mission assurera la supervision de la réalisation de l’étude, ainsi que la direction des travaux de l’équipe au cours du déroulement de l’étude. Il sera responsable de la réalisation de la mission devant le commanditaire.
L’expert associé accompagne le chef de mission et s’engage à exécuter ses prestations dans les règles de l’art, selon les normes et standards professionnels les plus élevés et dans le respect des délais.

8. Composition de l’offre
Offre technique
– Une lettre de soumission technique confirmant la disponibilité immédiate des consultants;
– Les CV détaillés,
– Les copies d’attestations de bonne fin d’exécution ;
– Une note sur la compréhension de la mission décrite par les TDR ;
– Une description complète de la démarche méthodologique à suivre;
– Un chronogramme d’exécution de l’étude.
Offre financière
– Le budget détaillé de réalisation de l’étude.

9. Présentation des offres
– Les offres sont présentées sous formats électroniques et adressées au plus tard à 16H00 heures du Mali le vendredi 21 Septembre 2018 à :  r.garba@icco.nl avec copie à m.magassouba@icco.nl
– Les termes de références peuvent être obtenus par email à : r.garba@icco.nl ou à f.samake@icco.nl
– Les consultants intéressés sont invités à soumettre leurs propositions par courrier électronique
– Les propositions doivent inclure une offre technique et une financière et être soumises en format PDF ou Word. La non-conformité entraînera un rejet complet de l’offre.

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