TERMES DE REFERENCES – EVALUATION DU PROJET D’AIDE D’URGENCE A BANDIAGARA, KITA ET YANFOLILA – P-220074

Octobre 2023

Contexte/Justification

Depuis 2012, le Mali traverse une crise sécuritaire due à des conflits entre groupes armés et à des tensions intercommunautaires et intracommunautaires dans le nord. Depuis 2018, cette instabilité et ces conflits se sont également étendus au centre du pays et se déplacent plus au sud[1]. Il en résulte une grande insécurité au sein de la population, renforcée par des attaques violentes, la destruction des champs et le vol de bétail et de céréales. Ces différentes formes de violences ont un impact négatif sur la sécurité alimentaire en raison de la détérioration des moyens de subsistance des ménages, du déplacement de population et de la forte perturbation des activités socio-économiques. Les régions de Mopti (Bandiagara), Kita (Kita), et Sikasso (Yanfolila) entre autres, sont particulièrement touchées. Aux défis sécuritaires s’ajoutent en outre des défis climatiques, ce qui se manifeste notamment dans la production agricole.

En 2022, on note les effets de l’inflation des prix du carburant et des aliments de base sur le marché des céréales sèches dans le monde en général et dans l’espace ouest-africain en particulier. Cette situation d’inflation des prix alimentaires au niveau mondial est fortement exacerbée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui a débuté le 24 février 2022. OCHA estime ainsi que « la mauvaise campagne agricole de l’année précédente combinée à l’insécurité et la hausse des prix ont créé en 2022 un niveau jamais atteint d’insécurité alimentaire au Mali[2]». 

Selon le Cadre Harmonisé d’identification des zones à risque et des populations vulnérables au sahel et en Afrique de l’Ouest (CH2) dans son analyse situationnelle[3], « la campagne agricole 2022-2023 est appréciée moyenne à bonne dans le pays avec une production prévisionnelle de céréales de 10 288 842 tonnes, supérieure de 16% par rapport à la campagne précédente et de 4,81% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, selon la CPS/SDR »[4]. Toutefois, cette progression est très variable d’une localité à l’autre car de nombreuses localités subissent une perte de superficie due à l’insécurité (abandon de champs), aux inondations consécutives et aux fortes pluies. Les prix notamment restent particulièrement élevés, ce qui suscite des inquiétudes quant aux capacités d’approvisionnement des ménages les plus vulnérables.

Au regard de ce qui précède et pour venir en aide d’urgence aux ménages les plus vulnérables, Caritas Luxembourg a financé au Mali à travers son partenaire Caritas Suisse le projet d’urgence couvrant la zone de Bandiagara, de Kita et de Yanfolila. Caritas Luxembourg et Caritas Suisse sont liées par une convention de partenariat, dans lequel Caritas Suisse est le partenaire de mise en œuvre. Caritas Suisse et ses partenaires locaux en occurrence Caritas Mali/Mopti et l’ONG LeTonus ont mis en œuvre ledit projet respectivement à Kita, Bandiagara et Yanfolila. Le projet était composé de trois axes à savoir :

• Axe 1: « Réponse d’urgence à la crise de soudure 2022 et 2023 dans le cercle de Bandiagara » :
• Axe 2: « Renforcer la résilience des communautés rurales du cercle de Kita et leur accès au système de marché – Phase III » :
• Axe 3: « Projet d’Amélioration des Revenus des femmes et des jeunes par l’Entreprenariat et le Maraîchage dans le cercle de Yanfolila (PAREM) » :

Objectifs de l’évaluation

La présente évaluation est commanditée par Caritas Suisse avec l’appui de ses partenaires financiers (Caritas Luxembourg/ LuxDev). Elle permettra d’évaluer la pertinence des interventions et l’atteinte des objectifs du projet, d’identifier les forces et faiblesses de la mise en œuvre, de proposer des recommandations pour la mise en œuvre de futur projet d’urgence.

Démarche/Méthodologie de l’évaluation

Méthodologie et parties prenantes 

La méthodologie sera proposée par le consultant dans son offre technique.

Durée et Calendrier

La mission d’évaluation sera effectuée en 30 jours calendaires (toutes tâches confondues, y compris préparation, réunion préparatoire, missions, élaboration de rapport), à partir de la date de signature du contrat avec Caritas Suisse. Elle se réalisera selon le calendrier proposé par le consultant dans son offre technique et financière.

Date souhaitée de démarrage de la mission : 15 novembre 2023

Livrables 

Le consultant/la consultante travaillera en synergie avec la Direction de Caritas Suisse à Bamako et de l’équipe des projets basée à Bandiagara, Kita et Yanfolila.

Le consultant/la consultante devra produire un rapport provisoire soumis à l’approbation de Caritas Suisse et Caritas Luxembourg qui examineront les principaux résultats, conclusions et recommandations.

Le/la consultant (e) produira un rapport final (en français, max. 30 pages) livré à Caritas Suisse et prenant en compte les observations/commentaires et recommandations faites par Caritas Suisse et partenaires (Caritas Luxembourg/LuxDev) pour la validation.

Qualifications du/de la consultant(e) 

• Diplôme d’études supérieures en agroéconomie, économie rurale, sciences sociales, approches de recherche participative, etc. ;
• Minimum cinq (5) ans d’expérience dans l’évaluation de projet de développement (surtout humanitaire) ;
• Expérience avérée dans les méthodes participatives ;
• Bonne maitrise de la langue Bamanankan ;
• Bonne capacité de rédaction et de rapportage en français.

Dossiers de candidature

Les consultant(e)s intéressé(e)s par cette offre sont invité(e)s à envoyer leurs offres technique et financière à l’adresse suivante : soumissionnermali@caritas.ch au plus tard le vendredi 10/11/2023 à 12h00.

Les candidats intéressés par cette offre peuvent avoir le dossier complet en s’adressant à M. Frédéric Mady SIDIBE, chargé de programme à Caritas Suisse à l’adresse fsidibe@caritas.ch

[1] Selon les informations recueillies au « Food Security Cluster »

[2] https://reports.unocha.org/fr/country/chad/card/7At1kyVOLj/

[3] Cadre Harmonisé d’identification des zones à risque et des populations vulnérables au sahel et
en Afrique de l’Ouest (CH2). Mars 2023. Résultats de l’analyse de la situation de
l’insécurité alimentaire aiguë actuelle et projetée

[4] Cellule de Planification et de Statistique (CPS)/Secteur Développement Rural (SDR), rapporté par le Cadre Harmonisé d’identification des zones à risque et des populations vulnérables au sahel et en Afrique de l’Ouest (CH2).